Notre voyage annuel, cette année, nous a emmené découvrir, en Mayenne, des ateliers de tissage.
C'est pourquoi, très tôt, ce samedi 5 Juin, nous étions prêtes. En voiture pour Ambrière les Vallées ! (enfin en bus )
Là, nous avons remonté l'histoire en visitant le musée des tisserands, installé dans trois véritables et jolies maisons de tisserands du XVIIIème ; ce musée d’arts et traditions populaires nous transporte à cette époque prospère, sous l’Ancien Régime, quand on tissait le chanvre...(Le tisserand transforme ces fils en étoffes, mais si rêches et raides quand elles viennent d’être tissées que les dames font porter leurs chemises neuves d’abord par leurs servantes pour les assouplir…)
De la graine semée en terre par les paysans du bocage au tissage traditionnel des vêtements confectionnés et portés au quotidien par les paysans, en passant par la culture et la récolte, nous avons tout appris sur le chanvre. D'abord, un petit film (que pourra vous résumer Maryvonne) nous en a expliqué tous les secrets :
Les métiers à tisser restaurés et en état de fonctionnement, les outils d’époque, les techniques ancestrales, ou encore des documents écrits ou dessinés, des pièces tissées manuellement…
tout ce qui était destiné à cette activité florissante et réputée nous a été présenté. Mais les navires n'ont plus de cordages en chanvre, les dames ne font plus porter leurs chemises à leur servante... aussi faut-il trouver un renouveau à la culture du chanvre : ce renouveau arrivera peut-être en en faisant un nouveau matériau d'isolation des maisons...
Un petit coup de café nous a manqué, avant de continuer notre périple par la visite, sous le grand soleil de la petite bourgade d'Ambrière ; il ne nous restera de cette visite que l'image flamboyante du tulipier de Virginie (Liriodendron Tulipifera, pour les intimes...!) planté devant la mairie.
Irréelle, n'est-ce-pas cette fleur extravagante ?
Si le café du matin n'était pas au rendez-vous, le repas au restaurant était une réussite : Jugez-en plutôt : Feuilleté de saumon, Filet mignon de porc accompagné de gratin dauphinois, haricots verts, tomates,
et le dessert un Opéra poire/caramel... qui a rencontré un vif succès !
L'après-midi nous a vu filé en direction de Fontaine-Daniel pour voir d'autres tisserands travailler... Mais cette fois ce furent des tisserands modernes puisqu'il s'agissait de la fabrique de Toile de Mayenne.
Fontaine-Daniel, où se sont installés en 1205 des moines cisterciens venus de l'abbaye de Clairmont située aux portes de Laval.
Les siècles sont passés sur les bâtiments édifiés pour la prière, le travail et la vie communautaire.
Vendue comme bien national en 1791, l'abbaye est acquise en juillet 1806 par un entrepreneur parisien, Jean-Pierre Horem, qui y installe une filature, hors de la capitale, trop coûteuse en main d'oeuvre et en taxes.
C'est là l'origine d'un établissement industriel qui a fêté il y a peu de temps son bicentenaire.
Si les premiers métiers à tisser furent installés dans les bâtiments de l'abbaye, ils sont depuis le début du 20ème siècle abrités dans des locaux industriels
Pour certains tissus, un fil "double" est nécessaire. Pour ce faire, deux fils simples sont assemblés par retordage.
L'ourdissage consiste lui à préparer des rouleaux de fils, fils qui constituent la chaîne du tissu.
Les bobines de fil sont disposées sur des cantres , de manière à former le motif désiré. Puis
chaque fil partira bien à sa place s'enrouler sur l'ourdissoir, jusqu'à ce que la longueur désirée soit obtenue.
C'est au tissage que le tissu prend réellement naissance. Sur les milliers de fils de chaîne
alignés, pas un seul ne doit manquer pour que le tissu soit conforme au résultat recherché.
Le tissage est une opération délicate qui nécessite des conditions strictes. L'humidité doit être suffisante pour d'éviter trop de casses de fils.
A la teinturerie s'effectuent toutes les opérations de teinture, mais aussi toutes les opérations de finitions indispensables pour donner toutes ses qualités au tissu (anti-tâche, infroissable, ...)
Voyez nos têtes si attentives, devant toutes ces machines à embobiner, à tisser... Nous avons encore appris maintes choses ce jour-là ! A rayures ou unie, la Toile de Mayenne n'a plus de secret pour nous...
Au retour, une de nos camarades, ayant rapporté quelques petits coupons de Toile de Mayenne, a confectionné ce sac coloré et à la mode avec ses gros boutons ,
qui comporte aussi une poche intérieure et un système de mousqueton pour ne pas perdre ses clés !
Ca, c'est malin, Bravo Elisabeth !